Mes Fanfictions

Les Royaumes de Muchlaös

Les royaumes de Muchlaös


Livre 1 : Les Sauveurs


Chapitre 1


Cela faisait trois jours que la neige ne cessait de tomber et le sol était recouvert d’une épaisse couche de neige qui augmentait d’un mètre tout les jours tellement il neigeait. Autrement dit, la couche arriverait à 3 mètre en fin d’après-midi. Le grand pays de Muchlaös était vêtu de blanc pendant l’hiver, qui s’annonçait rude cette année.

Là-haut, dans les hautes montagnes, à 5 mètres en dessous des nuages, dans des grottes gigantesques, vivaient des dragons. Sur tout le royaume de Muchlaös, des milliers de draques habitaient dans les hauteurs, à l’abri des dangers du sol : la neige, qui pouvait recouvrir les œufs et faire mourir de froid les petits, les gros prédateurs, dangereux pour les dragonnets ne sachant pas voler, et les hommes, avec leur cruauté inégalable envers les dragons. Ces derniers choisissaient une montagne aux parois lisses et glissantes, installés le plus loin possible des habitations humaines, pour élever leurs petits et échapper aux hommes.

*

Quatre œufs. Silia les recomptait sans arrêt. Elle restait près de ses futurs dragonnets toute la journée. Ses écailles grises bleues brillaient de bonheur et ses yeux dorés étincelaient. De temps en temps, elle soufflait sur ses oeufs pour les réchauffer du froid. Le père des petits chassait pour sa dragonne tous les jours et ramenait moutons, cerfs et ours. Silia mangeait sans quitter ses œufs des yeux, et elle interrompait son repas de temps en temps pour réchauffer ses petits et leur chanter des chansons :

« Dragonnet, toi dans ton œuf

Toi qui te forme dans ta prison

Un jour, un jour, tu sortiras

Et tu verras, verras le monde.

Et tu seras le bienvenu

Dans le vrai monde… »

 

********

Le dragonnet sentit qu’il devait sortir, il sentait qu’il y avait quelque chose, en dehors de sa prison ovale. Le dragonnet se rendait compte qu’il prenait trop de place dans sa coquille. En effet, il n’arrivait plus à se retourner. Pour la première fois, il se demanda s’il n’y avait pas un monde plus grand, en dehors de son œuf. Et il ne se posait pas seulement la question, il savait. Comment expliquer qu’il savait ? Il ne pouvait l’expliquer. Quoi qu’il en soit, il devait sortir.

Avant, quand il se formait, il croyait que son œuf était le seul monde, une prison où il faisait tout noir et qui rapetissait à moins que ce ne soit lui qui grandisse. C’est alors qu’il compris à quoi servait la corne qui avait poussé au bout de son museau. Cette corne, son diamant, lui servirait à briser sa coquille, il en était certain. Il remarqua qu’il avait tout juste assez de place pour bouger la tête. Il la baissa et la leva d’un coup sec. Son diamant perça un trou dans la coquille et les poumons du dragonnet se remplirent d’air pour la première fois. Surpris, notre ami cessa de balancer la tête. Ses poumons recrachèrent l’air. Mais le petit, lui, voulait le garder, cet air. Alors il inspira, ses poumons recrachèrent. Il continua, ne cessant d’inspirer, d’expirer, d’inspirer, d’expirer… Quand il voulu s’arrêter, impossible. Ses poumons avalaient et recrachaient l’air tout seul. « Pas grave » se dit le dragonnet. Et il se remit à briser son œuf. Au bout d’une dizaine de coups, le trou fut assez grand pour sortir. Le petit dragon ne se fit pas prier. Il roula pour abandonner son œuf à tout jamais….

Tout à coup, il sentit une odeur familière. Une présence familière, en fait. Cette, présence… Mais oui ! Il la reconnaissait maintenant, c’était… sa mère ! Il était tout joyeux : enfin, celle qui l’avait pondu, couvé et qui lui avait chanté des chansons était là ! Il se leva, mais retomba.

- Doucement, mon dragonnet, dit Silia en se rapprochant de lui. Je suis là !

La douce voix de sa mère lui faisait du bien. Cette dernière se serra contre lui.

- Mon petit Unrish, enfin ! (Le dragonnet regarda sa mère d’un air étonné). Oui, Unrish, c’est toi.

Unrish. Il comprenait. C’était lui, le dragonnet Unrish. Il se resserra contre sa mère. Tout à coup, il entendit un craquement.

- Je suis désolée mon chou, mais tes frères et sœurs sont en train de naître, regarde.

Silia repartit et c’est à ce moment qu’Unrish se rendit compte qu’il faisait froid. Il regarda en direction de sa mère. Il vit son œuf, tout craquelé et, à côté, 3 autres œufs, dont deux d’entre eux se craquelaient. Du premier sortit un petit mâle aux écailles rouges et aux yeux bleus,-contrairement à Unrish, qui était bleu avec des yeux dorés- et qui s’appelait Ergan (il avait entendu sa mère le dire). De l’autre œuf sortit une femelle marron aux yeux dorés et que Silia avait prénommée Vaalta. L’ oeuf qui restait était déjà ouvert, et Unrish chercha le dragonnet qui en était sorti.Il trouva sa réponse en regardant au fond de la grotte, ou il vit un femelle aux écailles vertes et aux jolis yeux gris, qui était un peu plus grande que lui. Unrish avait donc un frère et deux sœurs. Il renifla les autres petits, pour connaître leur odeur. Puis, Silia dit :

- Enfin, vous voilà tous. Ergan, Unrish et Vaalta, je vous présente Chika. (Elle pointa la patte en direction de la dragonne écailles vertes). C’est votre grande sœur, elle a trois mois de plus que vous.

Ainsi Unrish apprit le nom de sa grande sœur.

Les petits avaient faim, ils piaillèrent. Silia dit :

- Du calme, mes petits ! Votre père, Unko, va arriver avec de la nourriture.

En effet, peu de temps après, un dragon rouge arrivait de dehors en volant, un agneau entre chaque patte. Dés qu’il vit les petits, il s’écria :

- Enfin, les voilà ! Les petits derniers. Comment s‘appellent-t-ils ? Venez manger, vous devez avoir faim !

Pendant que la mère expliquer à Unko le nom des trois petits, Chika trotta jusqu’à l’un des agneaux que son père avait déposés sur le sol et commença à manger. Mais Unrish, Ergan et Vaalta ne bougeaient pas.

- Allez mes enfants, dit Silia, essayez de marcher.

Unrish se releva, tomba, se releva, tomba, se releva, marcha un petit peu, retomba, se releva et, enfin, réussit à marcher jusqu’à la proie que mangeait Chika. Il fût vite rejoint par Ergan et Vaalta.

-Bravo ! Lança Unko. Finissez de manger et rentrez vous reposer à l’intérieur de la caverne, vous devez vous reposer, c’est un effort, tout ça, à votre âge.

C’est quand son père dit ces mots que Unrish se rendit compte qu’il était sorti de la caverne pour aller manger sa proie, et qu’il se situait maintenant sur une plateforme devant la caverne. Il remarqua que les œufs étaient, eux, dans la grotte. Il était épuisé. Il obéit à son père et rentra dans la grotte. Il se coucha contre sa mère, rejoint des autres petits (sauf de Chika) et il s’endormit aussitôt.

 

A son réveil, Unrish avait soif. Il se leva. Il marcha vers sa mère en lançant des petits cris plaintifs. Silia compris ce que son petit voulait et elle lui dit :

- Fait fondre de la neige sur ta langue, l’hiver est trop rude pour qu’elle fonde toute seule. Vas-y, essaye.

Sa mère lui désigna un tas blanc et Unrish se dit :

« Sa doit être ça, la neige »

Il la toucha du bout du museau et frissonna : C’était si froid ! Il en fit fondre un bout sur sa langue et compris que ce ne serrait pas assez pour l’abreuver. Alors, il lapa la neige, vite rejoins par son frère et ses sœurs. Sa soif estompée, le dragonnet bleu retourna près de sa mère :

- a’an ! Prononça-t-il.

- Tu as déjà prononcé ton premier mot ? Bravo ! Tu vas vite apprendre à parler ! Dit Silia, étonnée.

Le petit roula sur le côté. Il voulait jouer. Unrish attrapa la queue de sa mère et la mordilla. Silia le détacha gentiment et lui souffla :

- Mange d’ abord, fait après, tu t’épuiseras moins.

Unrish obéit. Il chercha son père des yeux.

- Il ne va pas revenir de la journée. Il est partit chasser pour ce soir. Il est temps que tu apprennes à chasser. Oui, je sais, c’est rapide. Mais il faut commencer maintenant. Va dans la caverne et trouve-toi quelques insectes, dit Silia.

Le petit entra dans la grotte. Il aperçu Ergan et Vaalta, au fond de la caverne, qui dormaient profondément. En s’avançant dans la caverne, il découvrit un amas de roches qu’il tenta d’escalader, non sans difficultés.

- Doucement, dit une voix, tu vas tomber;

Unrish se retourna promptement :

- ‘I’a !

Sa grande sœur sourit. Elle le poussa avec son museau, le faisant arriver en haut de la montée. Là-haut, il vit une petite bête qui rampait sur la roche.

- C’est une limace, lui dit sa sœur. Mange-là, c’est délicieux !

Unrish s’exécuta, la bête était juteuse. Le dragonnet remarqua un creux contenant une vingtaine de limaces et il en mangea une douzaine. Chika avala les derniers.

- Eh oui ! Dit cette dernière après avoir avaler ses limaces, j’ai trois mois de plus que toi et je mange encore des limaces ! Je mange aussi la nourriture que papa rapporte de la chasse. Il faut attendre que nos ailes ait complètement poussées -chez notre espèces ça met environ un an- ensuite, il faut apprendre à voler. Après, il faut redescendre de notre montagne car, à cette hauteur, seul les limaces sont assez bêtes pour vivre dans une grotte remplie de dragons. Quand tu est en bas, il faut renifler l’air pour vérifier s’il n’y à pas d’humains dans les parages. Enfin, tu peux chassez.

Unrish admirait sa sœur : elle savait tant de choses ! Il se demandait si, à 3 mois, il en saurait autant.

********

Toumaar regarda la pente abrupte qu’il devait escalader.

- Monte ! Lui dit Doumaal, son père.

Le dragonnet écailles noires de 4 mois essaya de s’agripper à la roche.

- Papa, dit-il, c’est impossible, il n’y à aucune prise !

- Trouve un moyen, mais monte, si tu ne veux pas finir comme Toumaac.

Toumaar ravala sa salive. Toumaac, son frère aîné, avait été chassé de la famille car il avait refusé l’épreuve. Il devait maintenant errer quelque part dans Muchlaös. Toumaar ne voulait pas finir comme lui. Il contourna la roche. Le dragonnet y trouva un côté, avec peu de prise, certes, mais c’était le seul moyen de monter.

-Je t’attends en haut, lui dit son père en s‘envolant, il y à une grotte. Fait bien attention de ne pas tomber !

Il s’agrippa au plus profond des fissures, serrant les dents. Ça glissait. Trop. Il eu une idée. Le dragonnet se laissa retomber sur le sol. La neige ne l’embêtait par car elle ne tombait pas. De plus, sa mère avait pris soin de dégager la neige autour du mont. Toumaar poussa fortement sur ses pattes arrière. Il enfonça de justesse ses griffes dans une fissure et regarda en bas. Il poussa un grognement de satisfaction : il avait sauté d’un mètre. Il grimpa. C’était facile les cinq premiers mètres. Arrivé à cette hauteur, il regarda au-dessus de lui. Les fissures n’étaient pas assez profondes. Il regarda à droite. Là ! Des fissures assez profondes où il pouvait s’agripper. Puis, il regarda en bas. Il fût pris de panique en se rappellent Toumaan, son deuxième frère aîné, qui, lui, avait accepté de monter, mail il était tombé. Son père n’avait pas eu le temps de le rattraper. Le petit était mort. Toumaar ravala sa salive, respira à fond, prenant son courage à quatre pattes. Il calcula son saut. Il sauta sur la droite et attrapa la première fissure qu’il vit. Il avait réussi ! Il continua encore dix mètres. C’était un peu plus difficile. Il agrippait ses pattes avant à la roche, poussait sur ses pattes arrière, plantant profondément ses griffes dans les fissures. Toumaar arriva en haut. Son père l’aida à se hisser sur la plateforme. Le dragonnet était épuisé. Doumaal le félicita :

- Bravo ! Je te félicite. Tu as réussi la pente de 16 queues de dragon ! Tu sais, Toumaan était tombé car il n’avait pas remarqué que, au bout de 5 queues de dragon, les fissures étaient moi profondes, il à essayer d’y aller mail il à déraper et il est tomber. Mais toi, tu as réussi. Tu remportes cette caverne et je te nomme champion !

Toumaar n’en croyait ses oreilles. D’abord, il était champion, et, ensuite, il remportait la caverne, pour lui tout seul ! C’était maintenant sa maison !

Il poussa un grognement de joie et dit à son père :

-Merci papa. Mais je pense que quand Toumaac apprendra ça, il essayera de me tuer ! Et tu connaît la tradition : Si je meurs, il pourra retentez sa chance. Et il connaîtra le secret !

- Ne t’inquiète pas pour ça. Moi et ta mère somme là pour te protéger. Maintenant, repose-toi, tu en as bien besoin. Je vais aller chercher ton trophée. Qu’est-ce que tu voudrais ?

- Un bélier bien gras ! J’ai une de ces faims !

Son père hocha la tête et s’envola. Toumaar s’endormit, épuisé.

Quand il se réveilla, il vit le bélier tant espéré devant la grotte. Il regarda le soleil et comprit qu’il avait dormit trois heures. Le dragonnet se leva et dévora en entier sa proie. Puis, il but de la neige tombée sur la plateforme pendant qu‘il dormait. Il était bien reposé et il était heureux. Maintenant, il était champion. On entendra parler de lui dans tout Muchlaös, De la Mer Sud à la Mer Nord, en passant par la Forêt Interminable, on le connaîtra. Toumaar se dit qu‘il devait encore apprendre à voler avant de vérifier si sa réputation s’étendait partout. Il devait aussi cracher sa première flamme pour être traité comme un véritable dragon. Il appela son père. Doumaal arriva en volant. Quand il atterrit sur la plateforme, il dit à son fils :

- Ah, tu es réveillé ? Il regarda la carcasse de bélier. Et tu as déjà mangé ? En effet, tu devais avoir très faim. Bon, qu’est-ce que tu veux ?

- Cette caverne, elle est à moi pour toujours ?

- Jusqu’à ce que tu meures, en fait.

- Ah. Ça veut dire que quand je saurais voler, je pourrais habiter ici,

- Tu as tout compris.

- Quand est-ce que je vais pouvoir voler ?

- Quand tes ailes seront complètement formées, chez notre espèce de dragons à écailles noires, c’est à 5 mois qu’elles sont formées.

- Encore un mois, soupira Toumaar.

- Non, en fait, pas exactement, montre-moi tes ailes.

Le dragonnet ouvrit ses ailes. Elles avaient bien poussées. Le bout des ailes était formé en petits pics et le reste était un genre de toile résistante. En hiver, les dragons se réchauffaient en serrant leurs ailes contre eux.

- Oui, ça me semble pas mal, dit Doumaal après avoir examiné attentivement les ailes de son fils, tu ne peux pas voler, mais tu peux déjà planer.

- Planer ?

- Oui. Tu te mets sur une hauteur et tu sautes en dépliant tes ailes.

- Je veux essayer ! Dit Toumaar, excité

- D’accord, c’est parti !

- On va commencer d’où ? Ici ?

- Non, ce serait trop dangereux ! Accroche-toi à mon dos, je vais t’emporter là où j’ai moi-même appris à planer.

Le dragonnet noir s’accrocha à son père et ce dernier s’envola. Toumaar adorait se promener dans les airs. Le vent lui chatouillait les narines. Les deux dragons survolèrent leur forêt. Ils arrivèrent à destination au bout d’une dizaine de minutes de vol.

- C’est ici ! Dit Doumaal en se posant à terre.

L’endroit s’étendait sur une grande plaine. Partout se trouvait des tas de rochers de toutes tailles. Toumaar demanda :

- C’est là ? Mais, il y a à peine la place pour planer.

- Ça, c’est ce que tu crois. Mais pour planer, tu as besoin d’une rampe de lancement. On va monter sur le plus haut de tout les tas.

Doumaal se posa sur le plus haut tas et Toumaar descendit de son dos.

- Bon, dit ce dernier. Voilà, suis sur le plus haut tas. Je fais quoi maintenant ?

- Regarde.

Le grand dragon sauta en dépliant ses ailes. Il plana quelques instants, en perdant de l‘altitude. Il atterrit sur un autre tas, plus petit et plus loin que celui où était assis Toumaar, qui observait son père.

- A toi, maintenant ! Dit ce dernier. Saute, et ouvre tes ailes. Je suis là pour t’aider à te réceptionner.

- J’ai peur, répondit le dragonnet.

- Tu as dit la même chose pour la pente, et tu as réussi ! Allez, prend une grande respiration et vas-y.

Toumaar ferma ses yeux, sauta et déploya ses ailes. Il rouvrit les yeux. Il planait ! Il regarda devant lui. Peu à peu, il perdait de l’altitude et se rapprochait du tas où était perché son père.

- Mets tes pattes en avant, dit Doumaal. Quant tu t’approches de la roche, pointe tes ailes vers le ciel et atterrit.

Toumaar mit ses quatre pattes en direction du rocher et pointa ses ailes vers le ciel, comme lui avait dit son père. Il approchait de la roche.

- Ouhaaa!!!

Le dragonnet atterrit sans difficultés.

-Bravo, le félicita son père. Mais tu sais que, quand il y a du vent, tu peux planer plus loin ? A condition, bien sûr, de te placer dans le sens du vent.

- C’est-à-dire ? Il faut que le vent soit dans notre dos, de façon à ce qu’il nous pousse ?

- C’est ça. Tu as tout compris. Allez on rentre. Monte.

-Je veux encore planer !

-Il est tard. Je dois encore aller chercher à manger.

- Alors, on revient demain ?

- Si tu veux. Allez, viens, dépêche-toi !

Les deux dragons rentrèrent chez eux et Toumaar raconta sa journée à sa mère et ses sœurs. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que, de loin, une silhouette les observait en disant :

- Je me vengerais petit frère, je peux te le jurer.

Puis, elle s’envola.

 

 

Chapitre 2

 

Unrish fut réveillé par le rugissement de son père. Ce dernier rugissait tellement qu’on l’entendait à travers toute la chaîne de montagnes. Et quand Unko faisait ça, c’est qu’il s’était fait attaquer par des humains. Le dragonnet se serra contre sa mère avec Ergan et Vaalta. C’était la troisième fois cet hiver. Ergan, Unrish et Vaalta avaient deux semaines. L’hiver se faisait de plus en plus rude. Il y avait donc peu de proie. Et, dans ce cas, les humains triplaient les chasses aux dragons. Les chasseurs se cachaient face au vent, pour que celui-ci ne porte pas leur odeur. Puis, ils attendaient qu’un ou plusieurs draques arrivent. Souvent, les dragons leurs échappaient….mais pas toujours. Et Unrish le savait. Chika le lui avait dit. Le dragonnet passait beaucoup de temps avec sa grande sœur et il lui posait plein de question. Ils étaient très proches. Unrish ne pouvait pas imaginer sa vie sans Chika. Mais, pour le moment, Chika dormait au plus profond de la caverne. Et Unrish ne pouvait plus bouger. Il ne bougerait que quand son père arrivera. Ergan et Vaalta étaient du même avis.

Enfin, après un temps qui leur parut interminable, les petits virent leur père arriver, un cerf entre les pattes. Mais Unko saignait au flanc gauche et à la patte arrière droite. Il gronda:

-Ils sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus forts. Leurs armes s’améliorent, et eux aussi: ils tirent mieux et leur flèches sont plus rapides et plus pointues. Il y a de moins en moins de proie. Les humains veulent notre viande. (il se retourna vers ses petits): vous, allez au fond de la caverne avec Chika. Je vous apporte à manger.

Les petits ne se firent pas prier. Ils réveillèrent Chika.

- Quoi? Dit celle-ci. Papa n’as pas trouvé de proie?

- Si, répondit Unrish; mais les Humains l’ont attaqués. Il a deux blessures. Flanc gauche, patte droite arrière. Profondes.

-Il nous as dit de rester avec toi, ajouta Ergan. Il va apporter la Grande Proie à Cornes en Bois.

- Un cerf, répondit Chika. La Grande Proie à Cornes en Bois s’appelle un « cerf ».

Unrish monta sur le dos des sa grande sœur: il voulait jouer. Il vut très vite rejoins par Ergan et Vaalta. Chika se prit au jeu. Elle se secoua et essaya de faire tomber la fratrie. Mais les petits tinrent bon. Quand Unko arriva, les dragonnets stoppèrent net leur jeu et coururent vers leur père qui donna à Unrish le cœur, à Ergan et Vaalta les poumons, et à Chika le foie. Il emporta le reste pour le partager avec Silia. Les petits allèrent s’abreuver sur la plateforme. Unko leur interdit de sortir, sauf si c’était pour boire. Les dragonnets rentrèrent donc dans la caverne et Unrish prit d’assaut le « Rocher Aux Limaces », comme il aimait l’appeler. Maintenant, il grimpait parfaitement. Ses griffes s’enfonçait sans problèmes dans les fissures. Il escaladait toujours au même endroit. S’il le voulait, il pourrait monter les yeux fermés. Unrish attrapa deux limaces et les avala. Puis, repu, il décida de descendre et d’escalader son rocher en attendant la fatigue. Quand le soleil disparu, le dragonnet bleu s’allongea sur le rocher et s’endormit presque aussitôt.

*********

 

Toumaar savait qu’il n’avait pas le droit. Son père le lui avait interdit. Il lui avait dit:

« Je sais, c’est tentant. Il y a beaucoup de vent, on peut planer très facilement. Je t’aurais laissé faire si Toumaac ne traînait pas dans les parages. Je te laisse. Appelle-moi si tu as un problème »

Maintenant, le dragonnet était seul dans sa caverne. La neige ne fondait pas, mais elle ne tombait pas non plus. Le dragonnet roula pour chasser son envie de planer. Il regarda le ciel. Il n’aurait pas dû. Il vit un dragon, trop loin pour bien le distinguer, qui planait. Toumaar oublia les recommandations de son père et il sauta dans le vide. Il déploya ses ailes. Il fut surpris de la vitesse du vent. Il ferma les yeux et ne les rouvrit que quand il sentit le vent souffler moins fort. Toumaar pointa ses ailes vers le bas. Avant d’arriver sur le sol, il plaqua ses ailes contre son corps. L’atterrissage fût parfait. Toumaar se trouvait à l’orée de la forêt. Il sentait l’odeur forte des pins. Il marcha jusqu’à une plaine entourée de collines. Ça et là, des fleurs d’hiver sortaient de la neige. Tout à coup, Toumaar entendit un bruit. Des oiseaux s’envolèrent. Un dragon surgit de derrière une colline et fondit sur Toumaar. Le dragonnet essaya de s’échapper mais déjà le draque l’avait bloqué au sol.

- comment vas-tu, petit frère? Demanda Toumaac d’un air moqueur.

***

Toumaar gigota dans tout les sens. Mais son frère était trop lourd. Le dragonnet aurait dû écouter son père et ne jamais sortir de la caverne.

-Lâche-moi! Cria-t-il.

- Te lâcher? Jamais! Ricana son frère. C’était trop facile. J’avais seulement à planer, assez loin pour que tu ne me voie pas bien. Et maintenant, je vais te tuer. Et te manger. Uman emportera ton âme. Puis, je retenterais ma chance à la pente des seize queues de dragon. Je t’ai entendu raconter ton exploit à ta famille.

- Je te signale que c’est aussi TA famille.

-Non! Rugit Toumaac. Tes parents m’ont chassés! Je ne fait plus partit de la famille car je suis un banni. Ce ne sera ma famille que quand je t’aurait tué et mangé. Je prendrait ta place. Et on t’oublieras. Car je les rendrait heureux.

Toumaac attrapa l’aile droite de son frère. Il déchira le muscle qui permettait à l’aile de pousser. Toumaar ressentit une douleur lancinante. Il gémit.:

- Toumaac, je t’en pris, ne me tue pas! Prend ma place et je prendrait ta place de banni. Fait croire à mes parents que je suis mort. Retente ta chance. Je vais partir loin. Tu ne me reverras plus jamais. Je te le jure.

Toumaac semblait hésiter. Il dit finalement.

- D’accord. Mais laisse moi t’avouer quelque chose: tout bien réfléchi, je pense que j’aurais regretter de te tuer. J’en veux plus à mon père qu’as toi. Maintenant, pars. On se reverra un jour. Pas ici, mais autre pars. J’en ai la certitude. Tient ta promesse et pars.

-Merci de ne pas m’avoir tué.

Son frère hocha la tête. Puis il s’envola. Toumaar était trempé de sueur. Maintenant, c’était lui, le banni. Pire que ça; son père, sa mère et ses deux sœurs le croiront mort, dés que Toumaac arrivera. Le dragonnet se releva. Il ne pouvait pas aller au nord, car c’était là-bas qu’était sa caverne. Il décida donc de partir vers le sud. Il lécha son aile droite. Et il se rappela que plus jamais elle ne pousserait.

*********

Unrish regardait Tisos, le 1er astre, celui qui éclairait le jour, quand Chika l’interpella.

- A quoi tu pense? demanda-t-elle.

- A rien. Dis, tu me raconte l’histoire des trois astres?

- Encore? Je te l’ai déjà racontée hier.

- je n’ai pas tout retenu. Aller, s’il te plaît!

-Bon, d’accord.(la dragonelle s’installa à coté de son frère). Déjà, il faut savoir qu’il y a trois astres: Tisos, qui éclaire le jour, est le premier astre. C’est le Roi des astres. Le deuxième astre, Inda, éclaire la nuit. C’est la Reine des astres. Elle est la sœur de Tisos. Et enfin, il y a Uman. Lui, il est le Roi du monde du Dessous. Personne ne l’as jamais vu. Il emporte les âmes. C’est le frère des deux autres astres. Il a été condamné à régner sur le Royaume du Dessous. Ici, il ne pouvait régner sur rien du tout.

»Ensuite, les trois astres se sont assemblés pour créer Muchlaös. Ce dernier leur appartient à tout les trois. Peu de temps après, Tisos créa seul Kantös. Inda, elle, créa Tinaös. Uman, lui, ne créa pas d’île. Il n’avait aucun pouvoir ici. Par contre, dans le Royaume du Dessous, il a créer une île pour chaque espèce d’animal. On peut voyager d’île en île, mais il faut une autorisation.

 » Parfois, Uman sort du Royaume du Dessous, et alors là, Tisos et Inda s’assemble, il ne font plus qu’un. On ne voit qu’un seul astre. Tisos et Inda se fusionnent pour créer Milar, le quatrième astre. Bien sûr, ce n’est pas souvent. Mais quand ça se passe ainsi, chaque animal doit prononcer les paroles sacrées de sa langue. Je ne les connaît pas. Nos parents nous les apprennent seulement à nos huits étés.

Unrish était impressionné. Il voulait retenir l’histoire pour la raconter à ses dragonnets plus tard. Il demanda à sa sœur:

- On peut prévoir quand Uman sort?

- Aucun dragon ne le peut. Il n’y a que certains humains qui y arrivent.

-Ah…Ils sont forts!

-Oui. Au fait, papa t’as dit, pour tes écailles?

- Mes écailles? Non, il ne m’as rien dit. Pourquoi?

- Elles sont bleues.

- Et alors?

- Et alors, si elles deviennent plus claires….claires comme la glace, cela voudrait dire que tu es un dragon des glaces. Et papa devra te chasser de la caverne, car un dragon des glaces n’as rien à faire avec des dragons des montages.

Unrish regarda ses écailles. En effet, elle devenait plus claires qu’avant.

-Mais rassure-toi, ça pourrait aussi vouloir dire que tu as besoin de lazurite.

-C’est quoi?

-Un minéral très bleu foncé. Il en faut à certains dragonnets, quand leur écailles sont trop claires. Papa va t’en rapporter. Tu devras en manger souvent. Et si ça ne s’arrange pas, tu devras quitter la caverne sans savoir cracher du feu et sans avoir appris à voler.

Unrish tremblait Il avait peur que ses écailles ne foncent pas. Il avait peur d’être un dragon des glaces. Il ne voulait pas être différent des autres dragons de sa famille. Il voulait rester un dragon des montagnes.

*********

Toumaar avait mal au pattes. Cela faisait des heures qu’il marchait. Qu’il courait, plutôt. Il voulait s’éloigner le plus vite possible de chez lui, au cas ou son père cherchait son imaginaire dépouille. Il n’avait pas mangé. Il trouva un buisson de baie rouges. Il les dévora. Ça lui remplit un peu le ventre. Sur un rocher, il grignota quelques limaces et un scarabée. Il s’abreuva dans une petite rivière et en profita pour nettoyer ses écailles et sa blessure à l’aile droite. Il arrivait à la bouger, mais cela le faisait souffrir. Il repensa à tout les bons moments qu’il avait passé avec sa famille. Et dire qu’il n’avait même pas eu le temps de leur dire au revoir… Il s’allongea à l’ombre du buisson de baie rouges. Il s’endormit.

Quand il se réveilla, ses membres était tout ankylosés. Il les lécha vigoureusement. Il but un peu d’eau et se remit en route. Il traversa une petite forêt. A la sortit de cette dernière, il vit un petit village humain. Le dragonnet décida de ne pas s’y aventurer. Il se savait pas voler, ni cracher de flammes. Ses écailles étaient sa seule protection. Et il savait que les humains viserait sa tête ou le bas du cou, dépourvus d’écailles. Il recula donc dans la forêt. Il pensa que, s’il attendait la nuit, tout les humains dormiraient -il y avait l’air de n’y avoir aucun dragon par ici, il douta donc qu’il ait des gardes de nuit-. En effet, quand Inda apparu les hommes commencèrent à rentrer dans leur hutte. Pas de chiens ni de gardes à l’entrée du village. Toumaar traversa le camp sans bruit. Il attrapa au passage un foie de chevreuil qui séchait. Il le dévora. Après avoir traversé le camp, il trouvas des rochers qui formaient un petit abri. Toumaar s’y pelotonna et s’endormit.

*********

La lazurite, d’après Unrish, n’avait aucun goût. Son père lui ramenait un petit bloc chaque jour, qu’il écrasait. Unrish avalait la préparation sans rien dire. Seulement quatre jours qu’il mangeait du minéral et ses écailles fonçaient déjà. Pourtant, son père n’avait pas l’air rassuré. Unrish demanda à Chika ce qui rendait Unko si inquiet.

- C’est que….répondit Chika, tes écailles foncent trop vite. Tu pourrait être une autre race que celle des glaces, mais pas celle des montagnes. Je dirais plutôt un dragon des océans.

- Un serpent? Mais… J’ai des ailes!

- Oui, mais les serpent à écailles sont des dragons des mers, et non pas des dragons des océans. Il y a une différence

- Ah…. Mais moi, je veux être un dragon des montagnes, comme toi.

- Je n’y peut rien. Attendons encore un peu. On verra après.

Unrish lécha le museau de sa sœur.

-Je ne veux jamais qu’on soit séparés, dit-t-il.

- Il le faudra bien un jour, de toute façon. A tes cinquante étés, tu devras partir en quête d’une femelle. Si tu n’est pas partit avant, bien sûr.

- Je n’ai même pas un été. Je partirais quand tu partiras. Je ne veux pas partir maintenant

- Moi non plus, je ne veux pas que tu parte.

Le frère et la sœur s’allongèrent dos à dos et s’endormirent côte à côte.

Unrish ne sut pas combien de temps il avait dormit. En tout cas, Chika n’était plus là. Il se leva et s’étira. Son père lui avait préparé de la lazurite. Bizarre, le dragonnet en avait déjà mangé, aujourd’hui. Il avala quand même le minéral. Il lui sembla qu’il y en avait plus que d’habitude.

*********

*********

Unrish n’avait jamais autant pleuré. Lui, un dragon des océans? Il ne s’était pas rendu compte que ses écailles avait foncées. Chika pleurait elle aussi, mais plus que les autres petit. Sa mère laissait goutter quelques larmes, mais son père, lui, grognait:

-Pars! Intrus!

-Mais papa, souffla le dragonnet, je..

-PARS! J’ai dit! Ta mère va te poser en bas; Tu te débrouilleras seul, petit gars. Adieu!

-Papa, non! Hurlait Chika. Tu ne peux pas lui faire ça!

Le père se retourna vers sa fille et cracha:

-Il n’est pas des nôtres! S’il reste ici, il nous tueras tous. C’est ce que font tout les dragons des océans aux dragons des montagnes.

-Unrish n’est pas ainsi!

La mère d’Unrish ne voulait pas le déposer en bas. Elle aimait son fils, son petit Unrish.

-Chéri, dit-elle à son compagnon d’une boix douce, nous pourrions bien l’éduquer, tu sais…

-NON!!!! On ne lutte pas contre ses instincts! Si c’est comme ça, j’irais moi-même le déposer en bas!

Le père prit son dragonnet par la peau du coup. Il ne le prenait pas délicatement, comme il l’avait toujours fait, mais le prenait comme s’il n’était qu’une vulgaire proie. Arrivés en bas, Unko jeta son petit violement son petit sur le sol. Il hésita à le tuer; cela ferait un délicieux repas, et il n’était pas obligé de dire à sa famille qui était la proie. Mais non, il se contenta de répéter au dragonnet qu’il n’était qu’un intrus, qu’il n’aurait pas dû naître Unko s’envola ensuite, laissant un Unrish triste et terrifié.

En haut de la falaise, Chika hurlait. D’un violent coup de patte, Unko fit taire sa fille, qui s’enfuit au fond de la caverne en criant:

-Je te déteste papa, je te déteste!



19/06/2011
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